Le CD75 de la FNCTA
Organise un stage ouvert à tous les adhérents de l’URIF
« L’intention » comme outil du comédien
animé par Arnaud CHURIN, comédien et metteur en scène

Quand : samedi 13 février et dimanche 14 février 2016  de 10h à 18h.
La Marelle-BAT C  1/9 rue de la Mare 75020 Paris. M° Ménilmontant . Bus : ligne 96

Le stage doit permettre d’ouvrir tous les possibles d’exploration d’un texte, depuis sa lecture jusqu’à la manière de se l’approprier et de l’interpréter.

Arnaud CHURIN a développé de façon dynamique et créative un ensemble d’exercices, méthodes et principes pour donner aux participants une autre manière de porter un texte et de le proférer individuellement ou collectivement.

  • Nombre de participant : 15 maximum.
  • Date limite des inscriptions : 31 janvier 2016
  • Prévoir d’apporter son déjeuner
  • Inscriptions prises dans l’ordre d’arrivée auprès de Thierry GAUTIER dès réception de votre chèque.
  • Priorité aux adhérents du CD 75

Inscription auprès de Thierry Gautier, Président CD75 FNCTA
Tel : 06 22 21 12 11
cd75@fncta.fr


Objectif : travail de l’outil du comédien : L’intention.

Au cours de ma recherche avec des comédiens professionnels, j’ai mis au point un exercice, que je continue à développer. Cet exercice a pour but de trouver un training pour l’acteur, un « échauffement » aux demandes spécifiques du jeu. Au cours de mon parcours d’interprète professionnel j’ai quelques fois rencontré, de la part des metteurs en scène, des  préoccupations liées à l’échauffement, autrement appelé training. Bien souvent ce training consiste en une série d’exercices physiques, et quelques fois d’exercices vocaux. C’est en essayant de trouver un exercice qui permettrait de s’entraîner à l’interprétation, c’est-à-dire de s’entraîner à l’intention que j’ai trouvé cette exercice appelé le Ciné-club.

Le nom de cet exercice n’a rien à voir avec le cinéma. Simplement, à l’intérieur d’un atelier ou lors de répétitions en vue d’un spectacle, il est  vécu comme une sorte de récréation. Comme les étudiants qui vont au Ciné-club, pour se détendre, mais en même temps pour se cultiver, car bien souvent les ciné-clubs proposent des films rares, avec un certain niveau d’exigence. Voilà pourquoi, ce mot de « ciné-club », né d’une boutade avec les étudiants de l’école nationale d’art dramatique de la comédie de Saint-Etienne a été conservé.

Il s’agît ici de centrer le stage de deux jours, sur ce ciné-club, pour ouvrir des champs d’exploration du texte, de sa mémorisation et de la manière de se l’approprier. Quelques fois, les comédiens occasionnels que sont les pratiquants de théâtre amateur ont un rapport au texte qui est borné par quelques principes psychologiques, relevant d’une façon un peu floue, un peu « convenue » de se projeter dans l’interprétation du texte. J’ai constaté au cours de mes nombreux ateliers en direction d’acteurs, non professionnels, qu’il y avait une sorte de coupure dans l’imaginaire. Quelque chose de très libre, très inventif dès lors qu’il s’agit d’improviser, ou même de s’investir dans un exercice physique, et puis une intimidation qui conduit à un rétrécissement de l’imaginaire, dès que l’on doit dire du texte. A travers cet exercice, c’est une autre manière de porter un texte que je voudrais travailler avec les participants, en inventant, ensemble un « Ciné-club ».

Description :

L’exercice consiste à faire, en petit groupe un premier choix interprétatif : outre tous les verbes, certains mots importants du texte sont « signés ». C’est-à-dire que l’on superpose à ces mots, un geste, de la main ou un mouvement du corps. Ensuite on « cale », cette phrase sur des pas qui s’effectuent en ligne. A la fin les participants font un aller et retour en proférant le texte collectivement et en le signant. Cette chorégraphie est souvent très belle, ce qui donne aux participants une satisfaction esthétique immédiate. Les gens qui ont vu cet exercice et qui pratiquent les arts martiaux, m’ont dit que cela s’assimilait tout à fait à un Kata de karaté. Le kata est cette combinaison des coups qui seront délivrés pendant le combat du karatéka mais qui sont, au cours du kata, enchaînés en une sorte de chorégraphie individuelle.

A la fin de l’exercice collectif, un des participants dit le texte seul. La façon de proférer est très surprenante souvent, y compris pour la personne qui le dit. Le texte, le sens du texte a tracé, chez l’interprète, grâce aux signes, un chemin qui est loin de la première intuition, et qui pour autant est très singulier, très proche de la personne qui pratique. Ce ciné-club, peut aussi se regarder comme une séquence théâtrale. La dynamique de travail est tournée vers la création, c’est-à-dire qu’en quatre jours, nous aurons créé une petite séquence, avec du texte, dans laquelle chacun sera autonome. C’est cela que je recherche : pouvoir donner aux participants du temps sur la scène où ils se sentent parfaitement légitimes, et pas bousculés par le fait de devoir dire un texte devant d’autres personnes.

Le choix du texte se fera en concertation avec les organisateurs de l’atelier. Ce pourrait être Roland Barthes, ou René Char, ou Shakespeare (par exemple le prologue d’Henri V). Quoiqu’il en soit l’exercice est assez long à mettre en place et devra concerner très peu de textes.

Arnaud Churin